Une culture de la sécurité forte est essentielle pour un lieu de travail sûr et productif. Nous le savons tous. Mais lorsque la sécurité est mise de côté, elle peut entraîner des accidents, des blessures et des conséquences encore plus graves. De plus, une faible culture de la sécurité peut coûter cher aux entreprises. Dans un article précédent, nous avons examiné les conséquences de la négligence de la sécurité au travail. Si vous constatez que ces problèmes se posent, il est temps d'agir.
1. Manque d'adhésion des dirigeants
Ce qui se passe : Les dirigeants peuvent mettre en place des politiques de sécurité mais ne pas les appliquer eux-mêmes, ce qui envoie un message fort aux employés, à savoir que la sécurité n'est pas une priorité. Il peut en résulter un effet de ruissellement où les employés reflètent le même désengagement de la part des dirigeants. Les recherches montrent que le leadership en matière de sécurité a un impact direct sur les performances dans ce domaine. Plus les dirigeants sont impliqués dans les pratiques de sécurité, meilleures sont les performances globales de l'entreprise en matière de sécurité. Cette influence du leadership peut se traduire par une amélioration de 33 % des résultats en matière de sécurité (2).
Pourquoi c'est important : Lorsque les dirigeants n'accordent pas la priorité à la sécurité, les employés sont moins motivés pour en faire autant. Il peut en résulter une attitude laxiste à l'égard des procédures de sécurité, un risque accru d'accidents et, en fin de compte, une faible culture de la sécurité sur le lieu de travail.
Comment y remédier :
- Montrer l'exemple : Encouragez les dirigeants à tous les niveaux à respecter strictement les protocoles de sécurité. De la direction aux superviseurs de première ligne, chacun doit s'engager visiblement en faveur de la sécurité.
- Investir dans les initiatives de sécurité : Les dirigeants doivent soutenir les efforts en matière de sécurité en y consacrant du temps, des ressources et des incitations, démontrant ainsi leur engagement. Souligner régulièrement l'importance de la sécurité lors des réunions d'équipe et dans les communications de l'entreprise.
2. Mauvaise communication entre les départements ou le siège social
A quoi cela ressemble :
Une communication inefficace entre les départements peut créer de la confusion, des malentendus et un manque d'unité autour des protocoles de sécurité. Une enquête de YouGov (3), commandée par SafetyCulture, a révélé que 40 % des travailleurs de première ligne estiment que la direction est déconnectée de leur rôle. De plus, 32 % de ces travailleurs déclarent ne pas avoir assez de temps pour réagir aux communications du siège, et même 42 % estiment que les messages ne sont pas pertinents.
Comment y remédier :
- Simplifier les canaux de communication : Beaucoup de travailleurs de première ligne pensent qu'il n'y a pas de moyen clair d'obtenir les mises à jour importantes. Les organisations devraient améliorer la communication sur la sécurité en un seul canal facile à utiliser pour tout le monde.
- Faire en sorte que les messages soient pertinents et opportuns : La même enquête (3) a révélé que 30% des travailleurs estiment que les communications internes les gênent dans leur travail. Pour remédier à cette situation, il faut veiller à ce que les messages relatifs à la sécurité soient clairs, exploitables et liés à leurs tâches. Envisagez d'utiliser plateformes de microapprentissage pour les formations régulières à la sécurité afin de partager des informations importantes en petits segments faciles à comprendre.
- Humaniser la communication : Près de la moitié des travailleurs de première ligne déclarent ne pas reconnaître le visage des membres de l'équipe du siège. La personnalisation de la communication peut renforcer la confiance et l'engagement. Pensez à inclure de courtes vidéos ou des images de dirigeants partageant des mises à jour sur la sécurité pour créer un lieu de travail plus connecté.
3. Accidents sous-déclarés ou mal rapportés
Signes particuliers :
Les employés évitent de signaler des accidents, des presqu'accidents ou des problèmes de sécurité par peur des représailles, du jugement de leurs pairs ou par manque de confiance dans le système de signalement. Il en résulte des risques de sécurité non résolus et des opportunités d'amélioration manquées. Une étude a révélé que 64 % des travailleurs ont été victimes d'un accident du travail qui n'a pas été signalé. (5).
Comment y remédier :
- Créer un environnement de signalement sûr : L'anonymat encourage le signalement. Mettez en place des systèmes permettant aux employés de signaler des incidents en toute sécurité, sans crainte de représailles.
- Un suivi transparent : Chaque incident signalé doit faire l'objet d'un suivi et d'une communication claire sur les mesures prises. Cette transparence renforce la confiance dans le système de signalement, ce qui encourage davantage d'employés à faire part de leurs préoccupations en matière de sécurité.
- Utiliser les données pour suivre les tendances : Suivez le nombre et le type de rapports. Si l'on soupçonne une sous-déclaration, mener des enquêtes anonymes pour évaluer la confiance des employés dans la culture de la sécurité. Dans les environnements dotés de bons systèmes de signalement, il a été démontré que le site presqu'accident permettait de réduire les accidents de 64 % (6).
4. Manque d'engagement des employés
A quoi cela ressemble :
Lorsque les employés sont désengagés, les sessions de formation à la sécurité sont perçues comme une formalité plutôt que comme une occasion d'apprendre. Cette attitude se traduit par un manque de vigilance dans les tâches quotidiennes et peut conduire à des raccourcis dangereux ou à l'ignorance des politiques de sécurité. Il existe un lien avéré entre la sécurité sur le lieu de travail et l'engagement des employés, les travailleurs désengagés sont plus enclins à subir des blessures. Un sondage Gallup réalisé aux États-Unis a révélé que 64 % des accidents (8) impliquent des "travailleurs désengagés" plutôt que des travailleurs "engagés".
Comment y remédier :
- Impliquer les employés dans les décisions relatives à la sécurité : Organisez des ateliers ou des sessions de retour d'information où les employés peuvent exprimer leurs préoccupations ou suggérer des améliorations. Cette participation crée un sentiment d'appropriation des initiatives en matière de sécurité.
- Rendre la formation plus attrayante : Au lieu e faire des formations avec de vieux powerpoints essayez de rendre les formations plus interactives et agréables. Incorporez des récits, des jeux de rôle ou des formations basées sur des simulations pour mieux impliquer les employés et les aider à saisir l'importance des protocoles de sécurité. En rendant la formation à la sécurité plus ludique, vous pouvez établir un lien efficace avec vos équipes et favoriser une culture de la sécurité.
- Rappeler, répéter : pour renforcer les messages de sécurité, utilisez des affiches, des rappels numériques et des modules de formation courts et ciblés. Cette approche permet de répéter facilement les points clés, ce qui contribue à créer de bonnes habitudes de sécurité au fil du temps.
5. Taux d'accidents élevés
A quoi cela ressemble :
Des taux d'accidents élevés sont un indicateur clair d'une culture de la sécurité déficiente. Qu'il s'agisse d'accidents majeurs ou mineurs, leur fréquence montre que les protocoles de sécurité ne sont pas correctement suivis, appliqués ou compris. Les entreprises qui affichent des taux d'accidents élevés sont souvent confrontées à de graves pertes de productivité. Aux États-Unis, les accidents du travail peuvent coûter aux entreprises plus de 1 100 dollars par employé chaque année (7). Il est essentiel que les entreprises reconnaissent ces signes et prennent des mesures proactives pour améliorer les pratiques de sécurité.
Comment y remédier :
- Analyse des causes profondes : Enquêter sur chaque accident ou presqu'accident et déterminer les causes sous-jacentes. Cela permettra non seulement de résoudre le problème immédiat, mais aussi de révéler les problèmes systémiques qui peuvent être corrigés pour éviter de nouveaux incidents.
- Audits de sécurité continus : Vérifier régulièrement les procédures et les équipements de sécurité pour s'assurer qu'ils sont à jour et qu'ils fonctionnent correctement.
- Programmes d'incitation à la sécurité : Mettez en place des programmes qui récompensent les employés qui maintiennent un bon bilan en matière de sécurité. La reconnaissance et les récompenses, même pour de petites victoires en matière de sécurité, peuvent conduire à une augmentation de l'engagement global en faveur de la sécurité.
Conclusion Une faible culture de la sécurité met les employés en danger et entraîne des coûts financiers importants en raison des accidents, des temps d'arrêt, des sanctions juridiques et de la baisse du moral. L'adhésion des dirigeants, la communication, la sous-déclaration, l'engagement et la prévention des accidents peuvent améliorer considérablement la sécurité sur le lieu de travail et avoir un impact positif et durable. Avec la bonne approche, la sécurité ne sera plus seulement une politique, elle deviendra une valeur partagée par l'ensemble de votre organisation.
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Sources :
- (1) Évaluation du rôle médiateur de la communication sur la sécurité entre la culture de la sécurité et les performances des employés en matière de sécurité
- (2) Le rôle du leadership et de la culture de la sécurité dans l'amélioration des performances en matière de sécurité
- (3) Retour d'expérience sur le terrain : La communication doit rattraper la réalité du travail en première ligne
- (4) Influence des déterminants de la communication sur l'engagement envers la sécurité dans un lieu de travail à haut risque : une revue systématique de la littérature portant sur quatre dimensions de la communication
- (5) La réalité non signalée : Les gens savent-ils comment déclarer un accident du travail ?
- (6) Efficacité du programme de sécurité presqu'accident par rapport au nombre total d'accidents enregistrables
- (7) Coût des blessures et accidents sur le lieu de travail
- (8) L'engagement des salariés américains revient à son niveau d'avant la crise du COVID-19